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Livre des ombres

Le Livre des Ombres



Traduction/adaptation d'un texte anonyme intitulé "What is a Book of Shadows" (disponible dans la section "English Texts"), par Amorgen, Junior.

Beaucoup de mensonges et d'inepties ont été publiés au sujet de la véritable nature d'un Livre des Ombres. Ce dernier n'est simplement rien de plus qu'un recueil de notes d'un/e sorcier/ère. Aussi rappelons que la Sorcellerie est une religion de fertilité, et qu'ainsi ses racines sont bel et bien ancrées dans le milieu rural et agraire. Par conséquent, l'idée qu'il existe un Livre des Ombres traditionnel recopié de génération en génération est ridicule, car la personne la plus simple d'esprit habitant, la campagne ne commença, à lire et à écrire que depuis le début de ce siècle (XIXème siècle) !...

L'idée du Livre des Ombres moderne provient de Gerald Gardner, et de la tradition Wiccane Gardnerienne. Il existe d'ailleurs quelques doutes sur le fait que sa création et les mythes qui l'entourent proviennent directement de lui [1] ; le Livre des Ombres Gardnerien est le plus connu, car étant la source de matière (pour les rituels) de la plupart des traditions Wiccanes, en effet le Livre des Ombres Alexandrien fut rédigé à partir du Livre personnel de Patricia Crowther [2], Alex Sanders ayant été initié par l'une de ses initiées [3]. Gardner commença la rédaction de son premier Livre peu de temps après avoir rejoint le coven de la New Forest (pour en savoir plus sur ce point, veuillez vous reporter à The Witches' Bible ou The Witches' Way des Farrar). Il existe de nombreuses versions distinctes du Livre des Ombres de Gardner, plus facilement reconnaissables par leur date d'achèvement : 1949, 1953, 1957 et 1961. Dans les premières parutions (1949 et 1953), il y avait très peu de rituels et ce fut Doreen Valiente qui ajouta La Charge de la Déesse et la plupart des vers, en fin de compte elle fut responsable de ce que représente le Livre des Ombres aujourd'hui (nous avons eu connaissance de nombreuses sorcières clamant hériter d'un Livre des Ombres soi-disant vieux de plusieurs siècles copiés au sein d'une même famille, et contenant de la poésie de Valiente [4], un bon exemple est le Livre des Ombres de Dame/Lady Sheeba publié dans les années 80).

Depuis Doreen Valiente, chaque prêtresse qui la suivit ajouta leur propre matériel au Livre des Ombres de Gardner. Avant la mort de Gerald [5], il a dû exister au moins huit véritables Livres des Ombres. Nous voulons appuyer sur ce point, car lors de nombreuses occasions nous avons rencontré des sorcières clamant posséder le Livre original de Gardner.

Gerald n'a jamais voulu que le Livre des Ombres devienne un dogme, une histoire raconte qu'en réalité il aurait interchangé certains rites au sein d'une même cérémonie dans le but de faire réfléchir les praticiens sur ce qu'ils étaient en train de faire. Malheureusement, cela ne fonctionna pas et une nouvelle rumeur fut créée sur l'existence d'une autre version du Livre avec des rites à la mauvaise place "perdue dans la Nature" !

La confusion qui persiste sur les divers Livres des Ombres a été "aggravée" par l'existence de Grimoires médiévaux, recueils de notes de Magiciens ritualistes qui peuvent quelques fois dater d'aussi loin que la période Elizabethienne. Un bon exemple de l'un d'entre eux peut être retrouvé dans le British Museum, qui appartenait à John Dee, l'Astrologue Royal de la Reine Elizabeth I. Le Livre des Ombres est quelques fois appelé le "Liber Umbrarum", le livre noir [6]. Ce titre est probablement plus correct. Il est dit que le terme "Livre des Ombres" fait en réalité référence à une forme de divination du Moyen-Orient qui, cela ne surprendra personne, met en œuvre des ombres (ce nom proviendrait-il d'Idr(i)es Shah , un étudiant en soufisme faisant partie des premiers initiés de Gardner ?). Ce qui a conduit plusieurs sorcier/ères à renommer leur Livre des Ombres. Dans la Seax-Wicca (la Sorcellerie Saxonne, développée par Raymond Buckland), le Livre est connu sous le nom de "L'Arbre", en référence à Yggdrasil, l'Arbre-Monde dans la mythologie Germanique (le livre de Gavin s'appelle ainsi). Les pages devenant alors les "feuilles de l'Arbre" - intéressant jeu de mots. D'autres sorcières appellent leur livre différemment, c'est ainsi nous avons pu rencontrer de nombreux "Livres de Lumière" lors de divers voyages. Les formes de ces livres peuvent être très variées, du livre esthétique à la couverture mystique en cuir noir jusqu'au simple cahier d'écolier (et bien sûr, désormais apparaissant avec la modernité, la "Disquette des Ombres", nous en possédons plusieurs déjà "préparés", tous provenant de différentes sources et incluant des photographies de manuscrits originaux de Gardner). Le plus important concernant un Livre des Ombres est son aspect pratique, et pour cette raison nous recommandons de se procurer un classeur, car il est aisé de retirer des pages s'il arrive qu'elles soient tachées de cire (ce qui arrivera, sans aucun doute) ou d'eau. C'est aussi un moyen de décorer vos pages quand vous en avez le temps et de remplacer des notes rédigées en vitesse. Généralement, le Livre des Ombres d'un/e sorcier/ère contient des rituels ayant été recopiés du Livre des Ombres du coven, et d'autres rituels et sortilèges, eux rédigés par les sorciers/ères eux/elles-mêmes.

Lorsqu'un/e sorcier/ère est en apprentissage, son Livre des Ombres devient un exemple de son travail en cours. Les Prêtre/sses peuvent régulièrement demander de l'inspecter avant l'initiation, et par conséquent il devrait contenir des notes sur toutes les lectures ayant été faites, et travaux réalisés. Nous attendons aussi de nos étudiant/es qu'ils rédigent une bibliographie à la fin de leur Livre dans le but de pouvoir faire connaître ce qu'ils ont lu.

Source http://www.esoterika.org/


29/09/2012
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